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Mantes-la-Jolie • Actualités
Publié le 2 décembre 2021
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Yvelines : à Buchelay, un exercice façon «The Voice» pour les demandeurs d’emploi
Pour contourner les obstacles liés à l’absence de codes, l’origine géographique ou encore le manque de réseau, certaines personnes à la recherche d’un emploi ont la possibilité d’être suivis par des tuteurs. Ces chefs d’entreprise leur ouvrent leur carnet d’adresses.
Buchelay, mercredi. Carlos se présente devant un jury de chefs d'entreprise locaux. Auparavant, cet étudiant en Master a suivi cinq jours de coaching.
La scène a des allures de l’émission « The Voice ». Un candidat debout face à des experts qui l’écoutent parler, l’étudient soigneusement et lui posent des questions. Quelques minutes, pas plus, le temps pour ces jeunes à la recherche d’un emploi ou d’une formation de convaincre la quinzaine de cadres et chefs d’entreprise. Chacun d’eux choisira ensuite son « poulain » à parrainer.
Dans un contexte économique perturbé par la pandémie de Covid, les recruteurs locaux ont relancé le dispositif « 100 chances 100 emplois » copiloté par le groupe Suez et destiné à aider les 18-30 ans à trouver du travail. Qu’ils soient diplômés, ou parfois seulement animé d’un enthousiasme débordant, ils ne disposent pas toujours des codes habituels dans le monde du travail.
« Un employeur apprécie quand un jeune se remet en question »
Pendant cinq jours, ces jeunes choisis par la Mission locale* sont d’abord encadrés par un coach. En quelques jours de remise à niveau, l’une a oublié le « ouais », l’autre a accepté de tomber le voile. Un jeune homme a pensé à venir avec une chemise quand un autre a réalisé qu’il avait « trop la grosse tête », comme il l’admet sincèrement devant les patrons, au cours de la seconde étape, celle de la présentation officielle.
« Ça, c’est bien, félicite Sofiya Oulhaci, qui gère plusieurs micro crèches dans la région. Un employeur apprécie quand un jeune se remet en question. Ça montre une certaine maturité. » « N’oubliez pas aussi de glisser un mot sur l’entreprise qui vous recrute. On aime bien être flattés », ajoute en souriant le représentant d’Elior.
Aider à « retrouver la confiance »
De ces quelques jours de formation, Carlos, 24 ans, a retenu de précieux conseils : « Parler plus direct, sans tourner autour du pot, mieux organiser ma pensée ». Ce jeune homme affable et dynamique cherche une alternance dans l’industrie mais il souffre d’une maladie bien connue sur la région mantaise : le manque de réseau. « Mon tuteur va m’ouvrir des portes. J’ai eu un bon feeling avec le représentant de Saint-Gobain, j’espère que ça va marcher car c’est pile mon domaine de compétence. »
Le groupe Suez copilote ce dispositif lancé cette année sur la région mantaise, un secteur où le taux de chômage atteint 15 % dans certaines villes. Les freins y sont nombreux. Selon Amélie Rambaud, directrice adjointe de l’innovation sociale chez Suez France, le partage de réseau est l’une des réponses possibles aux obstacles.
« Notre objectif, c’est de les aider à retrouver la confiance, abonde cette responsable. Avec leur tuteur, ils entretiendront un contact régulier, par téléphone ou de visu, jusqu’à ce qu’ils trouvent du travail. Et ça marche : beaucoup d’entre eux trouvent un emploi à l’issue de ce suivi. »
